IPEV Rapport final 2019 Chapitre 2 : Déradicalisation Radicalisation / déradicalisation Vers un modèle européen de déradicalisation ? Désengagement et déradicalisation en Russie et en Asie centrale Lutte contre l’extrémisme violent en Amérique du Nord Lutte contre l’extrémisme violent dans la Corne de l’Afrique Conclusion & Recommandations Bibliographie CHAPITRE 2 Déradicalisation « Rares sont les domaines de recherche en sciences sociales sur lesquels tant a été écrit avec aussi peu de preuves » (Schmid et Jongman 1988). Notre compréhension des mécanismes qui font basculer un individu dans la violence au nom de principes, d’une idéologie ou d’une religion a progressé dans une certaine mesure, mais elle demeure insuffisante, tout particulièrement parce que beaucoup d’études traitent des chemins qui mènent à la pensée et l’action radicales comme s’il s’agissait de concepts statiques et monolithiques. Ce manque de clarté sur les éléments déclencheurs de la radicalisation et le manque d’études de terrain convaincantes sur le sujet donnent lieu à une incertitude tout aussi importante quant aux solutions envisageables pour « déradicaliser » des individus. Nombre de régimes juridiques nationaux se contentent de préconiser un traitement judiciaire « ordinaire » des extrémistes violents, semblable à celui réservé aux criminels de droit commun (à savoir l’emprisonnement). Quoique des procédures judiciaires et même pénales se justifient dans certains cas, il faut néanmoins reconnaître que beaucoup d’individus radicalisés aujourd’hui en prison seront à terme remis en liberté sans que leur idéologie violente ait changé ¬ pour certains, elle en sera peut-être même renforcée. Les approches sécuritaires peuvent fonctionner, mais par elles-mêmes, elles ne suffisent pas à endiguer de futures attaques motivées par une idéologie. Ainsi, la déradicalisation, la réhabilitation et la réintégration apparaissent comme des alternatives prometteuses aux mesures punitives conventionnelles qui, à elles seules, ne parviennent pas toujours à s’attaquer à la source de la violence. Responsable Shashi Jayakumar, Directeur du Centre of Excellence for National Security, Nanyang Technological University, Singapour Contributeurs Bartolomeo Conti, Chercheur associé à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris Rahma Dualeh, Directrice de Frontline Consult basé au Kenya, en Somalie et au Somaliland Phil Gurski, Président de Borealis Threat & Risk Consulting, Gloucester Ann-Sophie Hemmingsen, Conseillère principale, Danish Centre for Prevention of Extremism, Copenhague Fredrick Ogenga, Fondateur et directeur du Center for Media, Democracy, Peace & Security, Rongo University, Kenya Ekaterina Sokirianskaia, Directrice du Conflict Analysis and Prevention Centre, Moscou IPEV | RAPPORT FINAL